La Gestalt-Thérapie

> La Gestalt-thérapie est située au carrefour entre la psychanalyse, les thérapies psycho-corporelles d’inspiration reichienne, le psychodrame, le rêve éveillé, les approches phénoménologiques (observation des phénomènes sans y appliquer de définition de référence au passé) et existentielles, les philosophies orientales.
> La Gestalt-thérapie est en effet une approche psychothérapeutique qui intègre différentes influences et méthodes. Elle s’inscrit dans une tradition humaniste et existentielle qui met l’accent sur la prise en compte de la personne dans sa globalité, en prenant en compte ses émotions, ses sensations corporelles, ses pensées et ses comportements, ainsi que son environnement et sa relation aux autres.
> Elle met en effet l’accent sur la prise de conscience de l’expérience actuelle, c’est-à-dire le moment présent. Elle invite la personne de porter attention à ses « dimensions » sensorielles, affectives, intellectuelles, sociales et spirituelles, telless qu’elles se manifestent dans l' »ici et maintenant ». En prenant conscience de ses ressentis émotionnels et corporels, souvent censurés dans notre culture, qui codifie l’expression publique de la colère, de la tristesse, de l’angoisse…, le client peut prendre conscience des éventuelles censures ou inhibitions qu’il peut s’imposer, et ainsi retrouver une plus grande liberté d’expression et d’action.
> Elle favorise un contact authentique avec autrui, un ajustement créateur (ensemble des interactions générées entre une personne et son environnement pour poursuivre son processus d’évolution), ainsi qu’une prise de conscience des mécanismes intérieurs qui nous poussent à la répétition de nos conduites.
> La Gestalt-thérapie met en relief nos processus de blocage ou d’interruptions dans le cycle normal de satisfaction de nos besoins et démasque nos évitements, nos peurs et nos inhibitions comme nos illusions. Elle ne vise pas simplement à expliquer les origines de nos difficultés, mais à expérimenter des orientations nouvelles. À la recherche du « savoir pourquoi », elle ajoute le « sentir comment », mobilisateur de changement.
> Chacun est responsable de ses choix et de ses évitements. Chaque personne travaille au rythme et au niveau qui lui conviennent, à partir de ce qui émerge pour elle dans l’instant, qu’il s’agisse d’une perception, d’une émotion ou d’une préoccupation actuelle, de la recrudescence d’une situation passée inachevée, ou mal résolue ou encore de perspectives d’avenir incertaines.
> La Gestalt-thérapie intègre et combine, de manière originale un ensemble de méthodes de techniques variées, verbales et non verbales telles que : L’éveil sensoriel, le travail sur l’énergie, la respiration, le corps ou la voix, l’expression de l’émotion, les rêves, le rêve éveillé, le psychodrame, la créativité (dessin, modelage, musique, danse, etc.).
>Elle est une troisième voie originale : ce n’est donc ni comprendre (principe de la psychanalyse), ni apprendre (principe du comportementalisme). Elle invite plutôt L’EXPÉRIMENTER, afin d’élargir au maximum notre champ vécu et notre liberté de choix et ainsi tenter d’échapper au déterminisme aliénant du passé et de l’environnement, de nos conditionnements historiques ou géographiques générés par notre enfance ou notre milieu. L’objectif est plutôt afin de retrouver une plage de liberté et de responsabilité ». Il ne faut pas, pour autant, nier le poids de l’hérédité biologique, ni des expériences de la petite enfance, pas plus que de minimiser la pression culturelle du milieu social.
> Elle nous incite également à mieux nous connaître et nous accepter tel que nous sommes et non à vouloir changer pour nous conformer à un modèle de référence explicatif ou idéalisé, qu’il soit individuel ou social, interne ou externe, philosophique, moral, politique ou religieux.
> En Gestalt-thérapie, « le symptôme » est considéré comme un appel spécifique de la personne : c’est le langage qu’elle choisit. Le Gestalt-praticien écoute le client avec attention et respect. Il peut même encourager son expression maximale par des techniques d’amplification, l’intensifiant éventuellement pour mieux “l’entendre”. Le symptôme, notamment corporel pourra ainsi être une “porte d’entrée”, permettant un contact plus approfondi avec le client dont les couches profondes (structures sous-corticales du cerveau) sont alors mobilisées.
> Elle pourra, en ce sens, inciter la personne dans l’expérimentation des réaménagements éventuels de son “être-au-monde” global à la frontière-contact (lieu d’échange virtuel où se négocie le contact entre un organisme [les différentes parties de soi] et son environnement).
> Dans ce travail, le Gestalt-thérapeute se montre avant tout à l’écoute de son client, intervenant et actif, mais pas “directif” pour autant : il interagit, mais ce n’est pas lui qui fixe la direction du travail. Le Gestalt-thérapeute est à la disposition du client pour l’accompagner avec attention vers la démarche que ce dernier détermine. Il en résulte que le Gestalt-praticien et le client sont deux partenaires engagés dans une relation duelle authentique.