Vous avez dit Gestalt , qu’est-ce que la Gestalt-Thérapie ?

 

 » Je suis moi, tu es toi.  Je ne suis pas au monde pour réaliser tes attentes, tu n’es pas au monde pour réaliser mes attentes. Si nous nous rencontrons, c’est bien, si nous ne nous rencontrons pas, nous n’y pouvons rien « . – Fritz Perls

> Le verbe «Gestalten» signifie mettre en forme, non pas au sens premier, mais dans quelque chose de plus global, qui se réfère à une expérience qui a du sens.> La Gestalt a été élaborée principalement à partir des intuitions de Frederich (Fritz) PERLS, psychanalyste juif d’origine allemande, émigré au milieu des années 40 aux États-Unis.> La Gestalt développe une approche globale, holistique de l’être humain. Elle envisage chaque être humain comme un monde vivant, pensant, riche et complexe, comme un univers unique qui s’exprime à différents niveaux : corporel, émotionnel, intellectuel, relationnel, spirituel, etc.> La Gestalt propose à retrouver une fluidité dans ses différents modes d’expression et une unité à travers la conscience de ses propres expériences.> La Gestalt-thérapie est située au carrefour entre la psychanalyse, les thérapies psycho-corporelles d’inspiration reichienne, le psychodrame, le rêve éveillé, les approches phénoménologiques (observation des phénomènes sans y appliquer de définition de référence au passé) et existentielles, les philosophies orientales.> La Gestalt-thérapie met l’accent sur la prise de conscience de l’expérience actuelle, du vécu de l’individu en relation avec l’environnement. Elle met le projecteur sur l’ici, maintenant, et comment, qui englobe, la résurgence éventuelle d’un reçu ancien.  Elle vise l’élargissement de nos possibles en restaurant notre liberté de choix tout en développant une perspective unifiante de l’être humain, intégrant à la fois ses dimensions sensorielles, affectives, intellectuelles, sociales et spirituelles permettant « une expérience globale où le corps puisse s’exprimer et la parole s’incarner ».

> La Gestalt-thérapie favorise un contact authentique avec autrui, un ajustement créateur (ensemble des interactions générées entre une personne et son environnement pour poursuivre son processus d’évolution), ainsi qu’une prise de conscience des mécanismes intérieurs qui nous poussent à la répétition de nos conduites.

> La Gestalt-thérapie met en relief nos processus de blocage ou d’interruptions dans le cycle normal de satisfaction de nos besoins et démasque nos évitements, nos peurs et nos inhibitions comme nos illusions.

> La Gestalt-thérapie ne vise pas simplement à expliquer les origines de nos difficultés, mais à expérimenter des orientations nouvelles. À la recherche du « savoir pourquoi », elle ajoute le « sentir comment », mobilisateur de changement.> En Gestalt-thérapie chacun est responsable de ses choix et de ses évitements. Chacun travaille au rythme et au niveau qui lui conviennent, à partir de ce qui émerge pour lui dans l’instant, qu’il s’agisse d’une perception, d’une émotion ou d’une préoccupation actuelle, de la recrudescence d’une situation passée inachevée, ou mal résolue ou encore de perspectives d’avenir incertaines.

> Dans cette perspective, la Gestalt-thérapie nous incite à mieux nous connaître et nous accepter tel que nous sommes et non à vouloir changer pour nous conformer à un modèle de référence explicatif ou idéalisé, qu’il soit individuel ou social, interne ou externe, philosophique, moral, politique ou religieux.> Le Gestalt-praticien pourra, en ce sens, inciter la personne dans l’expérimentation des réaménagements éventuels de son “être-au-monde” global à la frontière-contact (lieu d’échange virtuel où se négocie le contact entre un organisme [les différentes parties de soi] et son environnement).> Dans ce travail, le Gestalt-praticien se montre avant tout à l’écoute de son client, intervenant et actif, mais pas “directif” pour autant : il interagit, mais ce n’est pas lui qui fixe la direction du travail. Le Gestalt-praticien est à la disposition du client pour l’accompagner avec attention vers la démarche que ce dernier détermine. Il en résulte que le Gestalt-praticien et le client sont deux partenaires engagés dans une relation duelle authentique.

Dans le contexte gestaltiste, il m’apparaît à l’évidence que la première façon pour le thérapeute, afin d’aider au mieux son client est de mettre sur le même plan que lui d’aller à sa rencontre là où il se trouve, et non lui fabriquer des passerelles sur lesquelles il l’inviterait à s’engager. Le thérapeute va en ce sens accompagner son client en soutenant le processus et non en travaillant sur le contenu qu’apporte celui-ci. Le thérapeute ainsi écoute, observe rapporte éventuellement les données les faits et il se laisser toucher par ce qui se passe dans le présent. Parallèlement, il se concentre sur l’ici et maintenant, en se servant de ses yeux et de ses oreilles et se cantonnant à observer ce qu’il voit. Il peut également accompagner son client dans le déroulement du processus de la séance. Il identifie les phases de séquence du contact et le moment où le client éprouve des difficultés. Il observe les modalités d’autorégulation, la gestion de l’anxiété, les coupures de contact et les modalités du cycle du contact.